Du lac du Fantôme au foyer des danseuses, une visite des coulisses de l'Opéra Garnier
Commençons par un peu d'histoire. L'Opéra Garnier est le 13ème opéra a être construit dans la capitale en 200 ans... Les 12 précédents n'ont pas duré en raison d'incendies à répétition... Et oui, les structures et décors en bois avec des éclairages à la bougie, cela ne fait pas bon ménage !
La construction débute en 1861 à la demande de Napoléon III et c'est Charles Garnier, un jeune architecte qui est choisi sur concours. La construction dure 14 ans (au lieu des 7 prévus initialement) et l'inauguration a lieu le 5 janvier 1875.
Assez d'histoire... Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez faire un tour ici ou là.
La visite a débuté par les souterrains de l'Opéra. Nous descendons par un escalier célèbre, celui du Fantôme de l'Opéra. On arrive dans un dédale de longs couloirs, parsemés de-ci de-là de quelques morceaux de décors. Ces sous-sol ne sont situés qu'à un seul niveau sous celui de la rue.
En fait, l'opéra se situe sur un terrain très instable (nappe phréatique et sable). Charles Garnier a donc eu le génie d'installer une immense cuve remplie de l'eau provenant du sol, qui permet de stabiliser les fondations du bâtiment.
Cette cuve, aujourd'hui utilisée comme lieu d'entraînement des Sapeurs-Pompiers de Paris car seul endroit dans le coin où il est possible de plonger en totale obscurité, correspond au fameux Lac de l'Opéra!
 escalier de descente dans la cuve ou"Lac de l'Opéra!" |  Vue du dessus de l'entrée de la cuve |
Nous passons ensuite par les écuries de l'Opéra, qui permettaient d'accueillir les chevaux (et autres animaux) très utilisés dans les mises en scène au 19ème siècle. Un abreuvoir en pierre scellé dans une alcôve est encore visible aujourd'hui.
Vue du plafond des écuries
les mêmes trous d'aération, vus de l'extérieur, sur le parvis!
Ensuite, nous sommes passés dans un endroit plein d'histoire et de magie : les rangées de cabestans, tout droits issus des techniques utilisées sur les bateaux qui permettaient autrefois d'actionner les décors. Classés monument historique, ils ne sont plus utilisés aujourd'hui, remplacés par des moteurs électriques, mais sont conservés et entretenus dans leur état originel de fonctionnement.
 Après avoir remonté un certain nombre d'escaliers, nous sommes arrivés dans les vestiaires des figurants, où le mobilier en bois (bancs, porte-manteaux) et métal (casiers) semble tout droit sorti d'un film des années 40, ce qui n'est pas sans donner un certain charme à l'endroit. |  |
 les vestiaires des figurants |  rangée de porte-manteaux dans le vestiaire des figurants |
Nous poursuivons ensuite notre visite par un passage par le Foyer de la Danse, salle de chauffe du corps de ballet. Situé juste derrière la scène, cet endroit au décor pour le moins surchargé était jusque dans les années 1930 le lieu de rendez-vous après les spectacles des riches abonnés avec les danseuses pour des "rencontres" pas toujours très recommandables... C'est de là que vient d'ailleurs l'expression "s'offrir une danseuse"... Des portraits des danseuses célèbres dans de gros médaillons jalonnent, un peu à la manière d'une frise, le haut des murs tout autour de la pièce.
La scène étant occupée par une répétition du ballet "Rain" actuellement à l'affiche de la saison 2014/2015, nous avons discrètement descendu le plateau par les coulisses, côté jardin, pour atteindre la salle de spectacle. En passant, nous avons pu voir les morceaux de décor de l'Enlèvement au Sérail de Mozart.
partie de décor de "L'enlèvement au Sérail", production en cours lors de notre visite
Après plus d'une heure de déambulation dans tous les couloirs, nous avons pu nous reposer un peu, confortablement installés dans les fauteuils moelleux de la salle, à l'orchestre (partie basse de la salle, la plus proche de la fosse d'orchestre (où jouent les musiciens) et de la scène). La fosse était remplie de plusieurs pianos à queue, de moult xylophones et autres instruments à percussion, utilisés pour le ballet en répétition.
La salle, exemple typique d'une salle à l'italienne, est en forme de fer à cheval, avec le rouge et le doré comme tons dominants.
Salle de l'Opéra Garnier
 haut d'une des portes permettant d'accéder à l'orchestre, partie de la salle la plus proche de la fosse d'orchestre et de la scène |  les velours rouges des fauteuils de la salle |
En levant les yeux, nous avons pu admirer le magnifique plafond conçu en 1964 par Marc Chagall (à la demande d'André Malraux, alors Ministre de la Culture) lors d'une rénovation des lieux, qui jure littéralement avec le reste du décor! Mais nous, on adore!!!
le célébrissime plafond de Marc Chagall
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Après un bref passage dans le grand escalier, notre visite s'achève dans le grand foyer, lieu de rendez-vous des spectateurs à l'entracte où les nombreux lustres font briller les dorures qui recouvrent l'intégralité des murs! Vous conviendrez que ce décor que nous pourrons qualifier de "chargé" ne convient pas à tous les intérieurs, mais sied parfaitement à celui-ci!
Par nécessité d'économie, Charles Garnier a fait poser de véritables feuilles d'or sur les parties basses de ce foyer mais de la peinture couleur bronze sur les parties plus hautes, qui fait parfaitement illusion sous la lumière des immenses lustres. Un buste de Charles Garnier et un autre de sa femme, Louise, ornent chacun une des extrémités du foyer.
le grand foyer
Après un passage obligé par la boutique (de très belles choses à de très beaux prix!), nous sommes ressortis, sous le soleil d'une belle fin d'après-midi d'octobre.
Un grand merci à notre guide Sandrine pour cette visite passionnante!
D'après elle, la visite des coulisses de l'Opéra Bastille est encore plus impressionnante. Promis, rendez-vous donc est pris dès qu'une telle occasion se présentera!
Anne & Jean-Baptiste